« Le développement initial du PBT Premium a pu être réalisé grâce à un financement First Spin-Off de la Région wallonne. Le projet est parti d’un constat de carence: aucun outil n’existait pour repérer les indices d’un risque de burnout et, sur cette base, pouvoir prévenir son apparition. Les seuls outils disponibles se focalisaient sur l’identification de burnouts déjà manifestes. Or notre souhait était de pouvoir agir en amont du burnout pour en éviter ses conséquences néfastes pour les individus et les entreprises.
Mais comment identifier et mesurer les indicateurs d’un burnout potentiel ?
Au début du projet, nous ne disposions d’aucun modèle couvrant l’ensemble de ces indicateurs. Notre travail a, par conséquent, commencé par une analyse approfondie de la littérature scientifique qui nous a permis d’identifier une large gamme de facteurs de risque. Ces facteurs ont ensuite été regroupés en trois grandes catégories: les facteurs sociétaux liés à l’évolution des modes de vie contemporains, les facteurs organisationnels liés aux conditions de travail au sein de l’entreprise, et les facteurs individuels liés aux caractéristiques propres à la personne comme l’âge, le niveau d’éducation ou la personnalité. Cette modélisation des facteurs de risques était une étape essentielle pour pouvoir développer notre instrument de mesure sur une base conceptuelle solide.
L’étape suivante a porté sur l’opérationnalisation des différents facteurs identifiés lors de l’étape initiale. Il s’agissait de créer des questions et de constituer des échelles de mesure permettant de différencier les individus sur les facteurs sélectionnés. Afin d’assurer la validité des questions et des échelles de mesure, nous avons travaillé avec des « focus groups », composés de personnes directement concernées par le facteur examiné. Ces groupes ont identifié et analysé de manière systématique les questions à prendre en compte et les modalités de réponse les plus pertinentes. Par exemple, pour le facteur « transport entre le domicile et le travail », le focus group concerné a examiné les différentes sources de stress et de fatigue liées aux modalités de transport et, sur cette base, a déterminé les catégories de réponse les plus appropriées. Une première version du PBT a ainsi pu être construite, puis appliquée à plusieurs groupes de sujets. Ces applications du PBT sur le terrain ont permis d’améliorer la formulation des questions et des modalités de réponse. Elles ont également conduit à des modifications dans le regroupement des questions et le calcul des scores.
L’ensemble du travail initial réalisé par les chercheurs a permis d’assurer la validité du contenu de l’ensemble du PBT en apportant des preuves de la pertinence des variables mesurées, de la formulation des questions et des modalités de réponse, ainsi que du calcul des différents scores. »
Prof. Jacques Grégoire, UCL