Prévenir les risques psychosociaux : obligation ou opportunité ?

Cela fait maintenant plus d’un an que j’ai rejoint Bright Link, Spin off de l’UCL dans le pilotage du capital humain qui a développé un outil validé scientifiquement pour les entreprises.

Depuis, j’ai rencontré de nombreux intervenants dans le domaine des ressources humaines, et plus particulièrement du bien-être. Très rapidement, j’ai senti que la balance penchait vers l’obligation. Même si le coût lié à l’absentéisme est assez énorme dans certaines entreprises, très peu en prennent réellement conscience.

Je discutais il y a peu avec un consultant RH au Luxembourg qui m’a fait part de son incompréhension par rapport à la passivité des entreprises. Alors que les analyses mettent clairement en évidence qu’1 euro investi dans le bien-être et le bien travailler rapporte entre 2,5 et 4,8 €, selon l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail (EU-OSHA).

Il est donc temps d’inverser la tendance. Une analyse du capital humain, de qualité et bien organisée, est une réelle opportunité pour l’entreprise.

Comment s’y prendre ?

1. Travailler sur les 2 axes de l’entreprise : employé et employeur

Il faut travailler les deux axes possibles dans l’entreprise : celui de l’employé et celui de l’employeur. Nous sommes inondés d’articles sur la co-construction, c’est également le cas pour la thématique du bien-être et de la prévention.

Les collaborateurs ont un rôle important à jouer, que ce soit sur les facteurs liés au travail mais également sur les facteurs liés à la vie privée. Lors d’une visite dans une entreprise, j’ai rencontré un collaborateur que m’a fait part de son expérience : « je travaillais en flux tendu depuis deux ans, avec des hauts et des bas. J’ai divorcé et je me suis retrouvé du jour au lendemain à aller déposer les enfants, aller les chercher à l’école une semaine sur deux, préparer le diner, faire les devoirs, … Je n’en pouvais plus ». La frontière entre vie privée et professionnelle n’existe plus. Il faut donc apprendre à travailler autrement.

Le deuxième axe est l’employeur. L’entreprise fait face à des défis importants : augmentation de la productivité, diminution de l’absentéisme, guerre des talents, diminutions des accidents de travail, … Il est donc vital pour l’entreprise d’avoir une vision claire sur tout ce qui provoque de l’énergie ou du stress dans le quotidien de ses collaborateurs. Cela lui permet de mettre en place des actions pour maintenir la motivation et le travail de ses collaborateurs.

2. Avoir un outil de mesure et d’action

Disposer d’un tableau de bord sur l’état de son capital humain permet à l’entreprise d’actionner les leviers sur base d’une métrique objective dans le but de mettre en place des actions avec des KPI d’action et de résultat mesurable dans le temps. Comme pour chaque projet dans une entreprise, le ROI doit être calculé.

Le bien-être et le bien travailler peuvent avoir des impacts aussi bien directs – avec la diminution du taux d’absentéisme – qu’indirects avec la rétention des talents, l’engagement et la productivité.

De plus, une entreprise a un rôle sociétal à jouer, préserver le capital humain en fait certainement partie.

Henrique Canariohca@brightlink-solutions.com